Le symbole et le socle de ces cultures reste le champ. Ce terme est utilisé en très grand nombre dans les lieux-dits.
DÉFRICHER
Avant toute possibilité de cultiver, de produire, il a fallu créer des espaces de culture. Pour cela, divers moyens étaient employés et notamment le feu.
Quelques termes permettent de définir les parcelles issues du défrichement. Le premier de ceux-ci vient du verbe « essarter » qui signifie « défricher un lieu ». Il a donné plusieurs formes retrouvées dans la formation des lieux-dits, parfois sous diverses graphies (agglutination, …).
et d’ autres appellations :
Abattis a la batie coupe faîte dans un bois, une forêt. Amas de choses abattues.
Arce arcéfays Arse terre défrichée paf le feu
Attrapes les attrapes
Brûlis le brûlis parcelle défrichée à l’aide du feu haie brûlée.
Coupe la coupe
Détrapier le détrapied BE
Etarpées les étarpées
Etrappes les étrappes
Neau à bitronneau noaille ?? ou encore esnouveaux les nouveaux chamois ? ont pu concerner des terres nouvellement défrichées.
Novale les novales ce sont des terres nouvellement défrichés et cultivés.
Prise la prise sens pas totalement clair mais probablement lié au défrichement.
Tarpe pâquis de la tarpe
Tronchet les étronchées diminutif de tronc ayant le sens de petit tronc d’arbre, souche.
Trope les tropes
AMÉNAGER
Pour accéder à ces espaces, des voies de communications ont été créées, entretenues pour l’accès et le passage des personnes comme des animaux, certaines fois dans les contrées les plus reculées du territoire.
L’aménagement des parcelles est particulier dans l’est de la France et notamment en Lorraine où l’on parle d’openfield, c’est à dire de champs ouverts. Nous voyons une multitude de parcelles allongées partagées notamment à chaque héritage, ce qui constitue un émiettement du territoire (voir le cadastre).
Aujourd’hui, nous assistons à une démarche inverse qui tends à l’agrandissement des parcelles et l’augmentation des exploitations.
Les terres aménagées pour la culture sont de deux sortes ; celles qui jouxtent ou sont très proches des habitations, le plus souvent derrière la maison, et les parcelles extérieures au village nommées principalement avec le mot champ et situées souvent sur les terres les plus fertiles souvent proches du village. Le champ est le lieu où l’on cultive en principe une seule variété ; c’est la monoculture.
Il y a d’autres lieux aux dimensions plus réduites permettant la culture de différentes espèces en même temps ; c’est la polyculture.
le jardin le grand jardin
chanvière la chanvière ou chennevière les chennevières meix palameix courtil le courtil moulinet
* Certains de ces noms ont pu donner des noms de communes comme Chennevières et peut-être Lahaymeix ou Vaux les Palameix.
la terre terre des dix hectares
Ce terme détermine sans doute dans la grande majorité des cas une terre de culture. Ici nous avons également la précision de son importance.
sous la terrasse
Dans certains endroit et ce sans doute lié à la déclivité du terrain, des terrasses sont parfois crées afin de pouvoir cultiver plus aisément, c’est une autre forme d’aménagement.
A Génicourt sur Meuse, les terrasses orientées sud et ouest principalement ont une superficie très importante de plusieurs dizaines d’hectares mais ne laissent pas de traces dans la microtoponymie.
Certaines parcelles sont entourées pour les protéger de la vaine pâture, ce qui est le cas pour la vigne en Marne notamment.
clos au clos la dame dont la variante est clou à warincloux enclos l’enclos du moulin
les termes clos, clou et enclos …………….
le verger
Les arbres fruitiers que l’on y trouve :
cerisier cerisier de la communauté ce dernier élément lui ôte la notion de cerisier sauvage.
figuier au figuetier
néflier au néflier
noyer derrière les noyers les noyers sauvages sont sans doute dans la plupart des cas isolés.
poirier la rangée de poiriers un alignement de poiriers est possible.
pommier au pommier – à noter le lieu-dit au pommier sauvage*
*D’autres arbres comme le noyer, le poirier et le cerisier le sont sans doute également et il est difficile sauf dans des constructions comme la rangée de poiriers de faire la différence. Le singulier, le pluriel, l’emplacement du lieu-dit peuvent aider à la compréhension.
On irrigue afin d’améliorer les rendements. Le terme fosse la fosse jérome et celui de fossé le fossé des ventaux rappellent souvent cette action. Mais ils n’ont pas toujours ce sens (voir relief).
Ils peuvent aussi être confondus entre eux si l’accent aigü n’est pas respecté, ce qui a pu être souvent le cas lors des relevés. Dans ce cas, seul le sens donné au lieu-dit peut aider à retrouver le sens.
LABOURER
Préparer la terre avant de planter était impératif. Les parcelles en lanières étaient quelquefois étroites, enclavées. Certains aménagements, des droits, étaient prévus et permettaient de les travailler.
Les terres agricoles prennent de nos jours de plus en plus de place au détriment des prairies en nette diminution.
Les animaux qui tirent la charrue sont essentiellement le cheval le champ aux chevaux et le boeuf le champ des boeufs leur nombre varie selon les difficultés liées à la nature du sol.
Le terme « tournière » sert à désigner une parcelle qui permet de retourner lorsque l’on arrive au bout de la ligne. Elle se trouve dans l’autre sens que la ou les parcelles travaillées. Que peut-on penser du lieu-dit tournières des eaux et est ce que le champ de travers est positionné de cette manière pour servir de tournière ?
Les autres termes qui rappellent le labour sont sillon les sillons raies raie d’argent ou roies la petite roie et leurs variantes raye la longue raye rayon rayons montants ou roye courberoye
au champ retourné ce lieu-dit semble s’expliquer tout seul.
PLANTER
Les saisons, les périodes tenaient une place importante dans le choix des plantations. Elles ont donné parfois leurs noms à ces activités.
Pour planter, il faut respecter des saisons.
le champ de mars
à woyen champ
emblavure ??
CULTIVER
L’entretien des plantations devait être une priorité nécessaire à un bon rendement. On retrouve les noms de certaines espèces dans les lieux-dits.
les cultures sont nombreuses et répondent aux besoins courants. Parmi elles, les céréales ;
Mais pas que !
Ail aillemont – aux aulx
Chanvre la fosse au chanvre – la chanvière
Choux plante du choux
Cabu la cabucière *
Fève au champ des fèves – la favée
Fèverolle vallée féverolles
Froment les froments – à fromentinchamp
Houblon la houblonnière
Huile les terres à l’huile
*attention toutefois à ces lieux-dits qui peuvent représenter un revenu pour la lampe à huile de l’église.
Lin pré le lin – linière
Moutarde la moutarde – le moutardier
Navet champ des navets
Navette la navette *il ne s’agit en aucun cas du féminin de navet mais du nom d’une plante à huile.
Osier belle osier
Pois la terre aux pois
Tabac. au prés de tabac* – la tabatière *ce lieu-dit est sur la commune de Foucaucourt sur thabas. ??????????
et les plantes à huile
La fraise champ fraizier ?
L’olive jardin des olives
L’orange*l’orangerie
*il ne s’agit pas seulement d’orangers mais également d?????????????
une culture ancienne
la vigne vignes de rosière
d’autres cultures
RÉCOLTER
Le travail était manuel et difficile. Là aussi, il fallait respecter le temps et les saisons.
Peu de termes témoignent de la récolte
les chaumes
le champ de la paille
eteule/etole
la javellle
Des impôts sur des cultures
aux dîmes
le vingtième
STOCKER
Il n’y a pas beaucoup de témoignages concernant cette activité. Seuls quelques lieux-dits peuvent nous interpeller.
maison au champ
la neuve grange
le galata
halle CN
le moulin
TRANSFORMER
L’aboutissement d’un dur labeur et la garantie d’un quotidien amélioré, la diversification de l’alimentation pour les hommes mais également pour les animaux faisait de cette étape une étape importante qui fermait la boucle.